Rabih Abou-Khalil à l’inspiration bouillonnante ne cesse, depuis trois décennies, de faire voyager son oud aux lisières d’un jazz modal et nomade, conciliant avec infinie sensibilité Orient et Occident.
Rabih Abou-Khalil se forme à la musique arabe et orientale à l’Académie des Arts de Beyrouth. Suite à la guerre civile qui éclate au Liban, il est contraint de s’exiler à Munich : il étudie la flûte traversière auprès de Walter Theurer, mais son instrument de prédilection reste indéniablement l’oud, le luth arabe utilisé en Europe au Moyen-âge et qu’il joue depuis l’âge de cinq ans.
En 1982, Rabih Abou-Khalil enregistre son premier disque, « Compositions and Improvisations », qui reçoit un très fort succès d’estime. Il y affirme un style et une technique de composition caractérisée par des séquences aux rythmes complexes et dont les métriques irrégulières s’inspirent du répertoire et des traditions de la musique arabe, turque ou encore perse.
Au début des années 1990, la Radiodiffusion allemande lui commande deux pièces pour quatuor à cordes. Il intègre par la suite cette formation dans plusieurs de ses œuvres, initiant ainsi une étroite collaboration avec le Kronos Quartet et le Balanescu Quartet. Au fil de sa carrière, Rabih Abou-Khalil écrira ainsi pour de nombreux ensemble et personnalités du monde musical tels que l’Ensemble Modern, Joachim Kühn, Charlie Mariano, Kenny Wheeler, Vincent Courtois, Ellery Eskelin…
Rabih Abou-Khalil s’est produit plus de dix ans avec son Quintet « méditerranéen » formé de musiciens aux origines multiples (France, Liban, Sardaigne, Italie, Etats-Unis).
Aujourd’hui, entouré de musiciens fidèles et complices, Rabih Abou-Khalil transcende la tradition, convaincu qu’il s’agit là de la meilleure façon de la maintenir en vie. Exprimant de manière joyeuse des choses graves ou tristes, cet artiste engagé, épris de liberté, de justice et de spiritualité joue amoureusement et donne infiniment… Laissons-nous emporter !